ALCIDE BIGORNEL

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Une seule information peut déclencher une guerre. Si un homme meurt à cause d'une information que vous avez relayée, sa mort sera sur votre conscience. "

Alcide Bigornel déguisé en : Cheikh Ahmad Badreddine Grand Mufti de Syrie

 

 

Il y a maintenant certainement au moins cinquante ans qu'Alcide Bigornel est mort, pourtant, il m'arrive encore de recevoir des E.mail de lui. Rien de surprenant, cet ingénieur civil, officier de l'instruction publique, n'a en effet certainement pas eu trop de difficultés à s'adapter aux techniques modernes de notre toile, d'autant plus qu'elle était quasiment indispensable à l'exercice naturel de son activité intellectuelle principale.

Qui est Alcide Bigornel, me direz-vous ? Question intéressante, importante même. Je crois que la dernière trace que l'on aie de lui - mis à part ses interventions répétées sur la toile - date d'avant 1925. Ce n'était pas d'hier certes ! Il n'a pourtant pas vieilli, pas pris une ride, au contraire, il se porte plutôt très bien, revigoré par cette facilité d'expression que donnent les nouvelles techniques et par-delà la mort continue à s'exprimer par divers intermédiaires - qui n'ont pas toujours son niveau culturel.

Alcide Bigornel est-il dangereux ?

Question grave. Jadis, on aurait répondu qu'il pouvait le devenir dans des circonstances exceptionnelles autant qu'imprévisibles. Aujourd'hui, l'air du temps aidant, il faut bien avouer qu'il devient de plus en plus dangereux, je dirai plus loin quelques thèmes qui énervent particulièrement cet énergumène et que j'ai eu la maladresse de traiter.

Un jour, Alcide Bigornel fit irruption dans le bureau de Clément Vautel, l'auteur de Mon Curé chez les Riches, de Mon Curé chez les Pauvres, de la Petite Fille de Madame Angot et de bien d'autres livres, il sortit un revolver de sa poche et menaça de tirer. Je ne dirais pas comment s'en est tiré la malheureuse victime de cette agression, mais l'affaire n'eut pas de fâcheuses conséquences.

Les Bigornel, individus détraqués, fous à idées fixes, sont légions, ils se reproduisent, en grande partie sous le mitraillage médiatique, comme si les balles et obus médiatesques étaient la cause d'une reproduction par scissiparité.

J'ai eu à plusieurs reprises des messages de clones de Bigornel. Je ne vise pas mes correspondants habituels, gens sensés qui recherchent une information, font part modérément, courtoisement, voire avec passion de leurs désaccords comme d'autres au contraire et sur les mêmes sujets approuvent, mais à ceux qui insultent, déduisent de façon assez croquignollesque des conséquences - à leurs yeux damnables - de vos opinions, vous menacent de mille choses heureuses après vous avoir qualifié de mille noms d'oiseaux.

Le thème le plus sensible, celui qui excite le plus le dingue, est Céline. Beaucoup de dingues sont céliniens. Je ne dis pas qu'ils aiment Céline. Non, ils ne supportent pas qu'on n'aime pas Céline, il est à leurs yeux, le seul écrivain français, mondial ... ( Peut-être parce qu'ils n'en ont jamais lu d'autres ) On me demande de ne pas répondre - consigne que je m'empresse de suivre, - que si je n'aime pas Céline, je dois également détester Desproges autre grand écrivain - celle-là qualifie tant par la déduction que par l'utilisation du concept de grant'écrivain, le dingue furieux. Un autre crache son fiel en demandant, en enjoignant de se justifier, sous une adresse bidon ...

Autre thème qui éveille la folie du dingue : Royal. L'héroïne de télé-réalité bien connue qui participa à la série d'émissions dite de campagne présidentielle 2007 plaçée sous le signe du cocuage généralisé. Autant les partisans du mâle de l'affaire avaient l'air de se foutre de ce que l'on pouvait dire de leur héros, autant ceux de la Jeanne d'Arc de Galerie Farfouille éructaient dès la première réserve.

La religion, Dieu, ce vieux con impuissant, suscitent quand vous osez vous attaquer à eux autant qu'aux trois Grands Imposteurs, ( Moïse, Christ et Mahomet ) la colère des dégénérés. Nul doute que ces amateurs de charité et d'amour divin vous étriperaient s'ils vous tenaient sous la main. Rien de surprenant, la cohorte des enturbannés et des entiarés et adeptes a toujours été une des plus violentes.

Les sionistes enfin, ils ne supportent pas la moindre réserve sur la politique israélienne sauf quand elle est pacifique - alors, ils éructent eux-mêmes contre l'état intouchable. Ces gens sont capables de tuer, ils l'ont déjà fait avec la complicité de la police et des services secrets israéliens (assassinat de leur propre chef d'état).

La Démocratie et les Etats-Unis ont aussi leurs défenseurs dingues, tel cet écrivain inconnu, Duteurtre, qui lui insulte carrément ses contradicteurs en les traitant de piliers de bistrots dans la presse, il s'agit là du cas rare d'un dingue à qui des revues ouvrent leurs colonnes !

Ainsi va Bigornel, Alcide, éternel folingue, qui suit dans sa folie l'actualité du monde tout en maintenant certaines valeurs traditionnelles.

Ne rions pas trop des Bigornel, ils peuvent être infiniment dangereux et la folie n'est absolument pas dans ce cas - contrairement à ce que considère une imbécile justice - une excuse.

11-8-2007 mod 24-1-2008

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