NAVIGATION

FAJARDIE encore ...

 

Retour PAGE D'ACCUEIL ou FAJARDIE

 

Tirage et TOUR DES DEMOISELLES

De Richard Millet à Fajardie, il pourrait sembler qu'on ne voyage pas dans la même littérature. C'était déjà le cas de Boylesve à Maurice Leblanc et les deux figurent sur mon site. La littérature n'est pas monolithique, heureusement, laissons cela aux lourdes religions monothéistes ! 

Je termine La tour des demoiselles, commencé hier. Ce troisième livre de Fajardie dans le genre épopée historique me semble une assez bonne réussite et certainement très supérieur à la fade salade qu'on nous sert d'habitude en guise de roman d'aventure historique, mais je ne suis pas spécialiste, ces salades me tombant en général des mains dès l'étal du marchand de papier ! J'ai eu avant de commencer à écrire ce que je pense de ce livre, l'idée d'aller faire un tour sur le site Fajardie pour voir si on annonçait ce dernier roman ce qui est bien naturellement le cas. Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir dans une interview de l'auteur figurant sur le site les tirages de ses livres en édition courante. Il abandonne la saga des comtes de Nissac, Les foulards rouges ( plus de 40 000 exemplaires ) et Le voleur de vent ( plus de 20 000 ) pour cause de ventes trop faibles de ce dernier ! Dommage, j'étais prêt à continuer. Le dernier roman noir, Full speed, n'a pas été vendu à plus de 10 000 exemplaires tout comme, apparemment, l'excellent Pattes de velours. Fajardie n'est peut-être pas André Gide, mais il est navrant d'imaginer en face, les tirages mirobolants de tels nauséeux télévisieux ou politicards ou encore, par exemple, des sinistres conneries d'une banlieusarde à laquelle un imbécile de la caste précédente servait presque du Maître et allait jusqu'à parler d'écrivain, de traits géniaux ! ( Remarquez que voir le visage épanoui de la jeune conne gobant ces plates et imbéciles flatteries valait bien le compliment !) C'est comme cela et je me dis que j'ai bien raison de ne pas me " casser le cul " pour mettre " au point " mon premier roman écrit il y a maintenant vingt ans, je ne parle pas des autres, pour, en supposant que je parvienne à trouver un éditeux, avoir cent conards pour me lire et m'apprécier parce qu'ils n'auront rien compris et cent imbéciles ne pas m'aimer pour la même raison ! (Je suis optimiste !) Au moins, je flâne, je perds mon temps et ainsi, j'en profite !

Revenons à la Tour des demoiselles. Un affreux bien affreux, une demoiselle qui zozote, un vieux général qui se laisse aristocratiquement tué, et je ne vous dis rien d'autres personnages au nombre desquels le Prince Valencey d'Adana, héros très positif de ce premier volume d'une saga qui devrait nous mener aux Etats-Unis et sous la révolution ! Fajardie n'aime pas Louis XVI, il a raison, c'était un gros con médiocre ! Mais nous, nous aimons voir virevolter sur l'océan, à la barbe des maudits anglais, parfois très sympathiques au demeurant, la frégate rouge Terpsichore. Déjà dans le Voleur de vent, Fajardie nous avait montré qu'il sait faire partager au lecteur ses élégantes, gracieuses et mortelles visions maritimes, ici le ballet est somptueux. Le requin à poudre n'est pas si irréaliste que cela dans l'Europe de la fin du XVIII ème travaillée par la fièvre encyclopédique et scientifique, souvenons-nous, Fulton n'est pas loin. Je ne déflorerai pas le sujet ni ne dévoilerai l'intrigue, sachez seulement qu'elle rebondit maintes fois, que l'angoisse nous saisit souvent et la hâte de connaître ce qui " va arriver ", non pas par exemple de savoir qui est le mauvais, nous le devinons tôt, l'auteur nous le dévoile avant la fin, mais comment il sera démasquer - c'est le mot - et combien de crimes encore il commettra ! Fajardie aurait fait un excellent feuilletoniste, de la trempe des Gaboriau et Leblanc.

Petit plaisir dans le grand, on découvre qu'un vieux curé de campagne qui lit les philosophes pour débattre avec un vieux général éclairé peut à son insu répandre la bonne parole chez ses ouailles rurales ! J'aime ces petites choses que l'auteur sème pour le lecteur attentif - merci -, comme j'aime ce général de police Gréville ! Bref, achetez ce roman, offrez le, vous ne serez pas déçus et vous devez être au moins quarante mille à le faire pour que nous connaissions la suite, cela en vaut la peine !

( La tour des demoiselles, J.C.Lattès, janvier 2005 €19 )

Retour PAGE D'ACCUEIL ou FAJARDIE

 

( 8-2-2005 )