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LES NOUVEAUTES (Rubrique abandonné depuis 2008 voir Lectures diverses)

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Cette page est destinée à reprendre des parutions récentes soit en renvoyant aux commentaires sur ce site, soit en en donnant directement un avis succinct, soit encore en renvoyant sur un autre site. A chaque fois qu'un livre figurera dans cette page sans avoir été lu par moi au préalable je mentionnerai la raison de sa sélection, peut-être provisoire.

 Le prix Renaudot 2007 a été attribué après une lutte dont tout le monde se souviendra, prolongeant la fameuse bataille d'Hernani, à Daniel Pennac, pour son Chagrin d'école. Les autres candidats étaient Montaigne pour ses célèbres Essais, La Fontaine pour ses Fables et Victor Hugo pour ses Misérables. C'est finalement la jeunesse de Daniel Pennac qui a conduit les courageux jurés du Renaudot, dans un suprême effort, à prendre l'incroyable risque de couronner un jeune auteur .... pauvres c... ! Le plus sinistre dans cette affaire, c'est de voir comment une bande de crétins se prenant au sérieux parvient à dénaturer un prix qui, à l'origine, était une sorte de dérision du Goncourt ! Vraiment, les jurés, quels qu'ils soient, ont une tendance à la sottise qui tient certainement au regroupement, chacun sait qu'à partir de deux, une association d'hommes ou de femmes est en danger de devenir une bande de ... (ce que vous voudrez) !

Le Goncourt 2007, un certain Alabama song d'un incertain Gilles Leroy (ou le contraire) L'année dernière, on s'en souvient peut-être, il n'y a pas eu de Prig Xoncourt puisque ce dernier a reçu le prix Littell des Bienveillantes. Cette année, c'était encore le tour de Gallimard de toucher, le groupe a choisi sa filiale Mercure de France. On ne sait pas comment on choisit le Goncourt chez Gallimard, peut-être aux dés ! Quand le sort a désigné le vainqueur on téléphone au jury qui peut annoncer son choix ! J'ai lu 34 pages, j'ai compris qu'on faisait parler Zelda, celle qui allait devenir Zelda Fitzgerald, la femme de cet auteur qui m'a donné tant de plaisir il y a ... trop longtemps ! C'était au-dessus de mes forces, le livre me tombait des mains. J'ai feuilleté, au hasard, j'ai trouvé : " L'explication de la vie n'explique rien. " (p95) Très impressionné par cette forte pensée, j'ai refermé le livre et l'ai jeté dans la pile, la pile des loupés, des cadavres, qu'il me faudra bien un jour passer à un bouquiniste. Pas d'erreur, l'année dernière en était une ! Cela vaut 15 € mais il ne tient qu'à vous que cela soit gratuit ! Pour le même prix, payez vous, par exemple, La Becquée de Boylesve ( Ce roman a manqué en 1901, le premier Goncourt qui tardait à se mettre en place et qui ne sera décerné pour la première fois qu'en 1903 ). http://www.livre-rare-book.com ou, si vous êtes des quelques-uns à ne pas encore l'avoir fait : Les Bienveillantes, de Jonathan Littell !

Patrick MODIANO : Dans le café de la jeunesse perdue. Un Modiano, c'est à dire un contemporain lisible, sur fond de nostalgie. Je l'ai lu. Gallimard € 14,50 septembre 2007

Jean LORRAIN : On trouve d'assez nombreux ouvrages de Jean Lorrain en réédition. Rien ne pouvait me faire autant plaisir que la réédition d'un choix de ces Poussières de Paris, pas introuvables mais fort chères dans leurs éditions anciennes. Je souhaite depuis longtemps parler ici de cet écrivain rare auquel on a trop vite fait une bonne réputation de décadent avant de l'ensevelir sous son œuvre. Jean Lorrain vaut mieux que la plupart de nos contemporains réunis surtout si on les charge de ces professeurs qui le qualifient de "décadent". Je n'ai pas lu ce choix ayant la chance de posséder ces éditions originales rares mais je suis sûr que c'est une bonne idée de livrer cet aire d'un temps ancien au public actuel ; une bouffée d'air en quelque sorte ! (Klincksieck € 19,95) mai 2006

Anne WIAZEMSKY : Jeune Fille. Anne Wiazemsky nous offre un livre qu'elle désigne comme un roman, qu'importe qu'il soit fiction ou biographie, elle nous y fait vivre les relations ambiguës d'une jeune fille - pas encore mais déjà - actrice et de son metteur en scène, Robert Bresson. Un livre attachant qui nous emporte aux limites de la fiction et du réel quand créer la fiction la fait pénétrer, se substituer presque, au réel. Découverte d'un monde, celui du cinéma, d'un homme, grand cinéaste, d'une jeune femme, elle. La narratrice sait nous captiver, nous transmettre ses émotions, nous faire vivre par elle et par son mentor. Avec elle nous apprécions la réplique de son grand père, François Mauriac : " Comme je te comprends ", page 178, qui nous ouvre les portes de ses romans familiaux ou la déception de la jeune fille qui annonce à sa mère qu'elle n'est plus vierge pensant resserrer ainsi le lien que les unies. Nous avons l'air gourmand de François Mauriac l'autorisant à participer au tournage qui est autant celui du romancier devant les possibles de ses personnages que celui du vieillard face à la jeunesse qui se révèle. L'épisode de la poursuite autour de l'âne est une bonne approche des motivations privées au service de l'art dramatique et la réflexion : " ... et s'il nous aimait d'un même amour les chatons et moi ! " qui, avec " Votre jeunesse m'a rendu jeune, j'ai souvent eu votre âge " situe assez bien vraisemblablement la relation vieux cinéaste, jeune actrice. Un très bon livre d'un auteur que j'aime beaucoup - un des meilleurs aujourd'hui - et qui ne déçoit jamais. Gallimard, Collection blanche, € 16,90 janvier 2007

François SUREAU : L'obéissance. Voilà un petit livre, abordé pendant la nième relecture des Démons de Dostoïevski, et que j'ai bien failli lâcher avant la quinzième page, cela aurait été dommage. L'auteur nous promène dans le monde désolé de cette fin de guerre de 14-18 pour une absurdité à l'échelle humaine, dans une sorte d'îlot pacifique au milieu du grand massacre et cet îlot tourne autour de la nécessité de raccourcir un pauvre soldat égaré, belge, condamné à mort par la justice de son pays alors occupé par l'Allemagne. Les Belges ont pour cet acte civil demandé l'assistance de Monsieur le bourreau français, Deibler. Les Allemands ont accordé un droit de passage à l'expédition, ils le respecteront scrupuleusement démontrant que la mort légale conserve sa place même dans le monde des grands massacres, mieux, il la renforce puisque les Belges n'exécutaient plus depuis presque un siècle. " On peut donc mettre les gouvernements d'accord, c'est une bonne nouvelle !" constate le capitaine qui mène l'expédition. Nous la suivons au travers du champ de bataille alors en pleine offensive allemande sur le front anglais. Un officier manchot, un autre au visage à moitié brûlé, le bourreau et ses aides et quelques dragons accomplissent un périple aventureux sous les bombes pour aller remplir le sinistre office. Apparaissent des visages de l'arrière tout occupés par les problèmes de bureaux. " Les bureaux et l'intrigue auront faits autant de morts que les boches " constate désabusé le même capitaine. Les uns et les autres s'expriment sous diverses formes, c'est par la succession de récits croisés que l'on suit l'aventure et que l'auteur nous donne non son regard mais ceux de ses personnages. " Les morpions sont les maîtres du monde, et c'est nous les parasites, les arrangeurs qui nous bâtissons, de petits palais de boue à l'intérieur des tranchées qu'ils ont voulues ! Alors pas de pitié sur nous-mêmes ! Mais pas d'illusions ! Pas de respect pour les pékins !"  On se prend à ces récits, à cette aventure dont il ne s'agit pas de connaître la fin mais dont le déroulement lui même nous tient sous l'emprise de l'auteur qui réussit là une belle performance. Le crime légal dans toute son absurdité au milieu du crime universel, du grand mépris de la vie, acharné, mesquin, avec ses divers acteurs mis chacun leur tour sous la lumière et dont les bourreaux ne sont pas les pires. Bien que traitant d'un autre sujet, d'une autre époque, ce livre n'est pas loin de celui de Jonathan Littell, n'oublions pas son titre : l'obéissance ! Gallimard, Collection blanche, € 11,90 janvier 2007,

Dominique FERNANDEZ : L'art de raconter.  Dominique Fernandez est, je crois, le fils de Ramon Fernandez qui, avant de faire montre d'un certain manque d'esprit critique, fut un des deux grands critiques de la Nouvelle Revue Française avant guerre. Son fils manifestement a hérité de quelque chose, du meilleur semblerait-il. Cet Art de raconter n'est pas une histoire de la littérature, c'est un cheminement et une réflexion au travers de certains écrivains, mais pas seulement, sur l'art de conter. Peut-être parfois un peu trop systématique, Dominique Fernandez nous parle bien et intelligemment de ce qu'il semble aimer. Ce livre est sur mon bureau, plutôt qu'une lecture continue je le garde pour y "piquer" de temps en temps une gourmandise. Je note le bon article concernant Gide, d'avoir parlé de Panaït Istrati cet écrivain sans équivalent dans le panorama français et dont la générosité ouvre sur un monde généralement inconnu de nos élites littéraires. Panaït Istrati qui fut comme le rappelle l'auteur le premier (avec Victor Serge rescapé des bagnes communistes ) à dénoncer ce régime. Courageux également d'évoquer Martin ( Roger Martin du Gard ) face à Proust, un grand romancier que les professeurs enterrent peut-être souvent un peu trop rapidement au profit de petits maîtres maniérés manquant de souffle. Oser réveiller Maurice Dekobra n'est pas mal non plus, je vérifierais - j'en avais envie depuis longtemps - en me procurant la fameuse Madone. Evidemment, on ne peut pas tout partager avec un critique quel qu'il soit. Quand il qualifie Barrès et Bourget de représentants calamiteux de la littérature française, Fernandez a certainement raison, encore qu'en ce qui concerne Barrès il conviendrait peut-être de distinguer entre les deux Barrès, mais  ajouter Anatole France à ces deux là, c'est bien sûr ignorer le rayonnement de ce dernier, son oeuvre, le champ de sa curiosité et le fait qu'ayant choisi un "camp" il écrit encore par exemple, conservant sa lucidité et sa liberté, Les Dieux ont soif. Fernandez devrait bien relire ou lire tout ce qui constitue l'oeuvre " active " de France. Grasset € 22,90 décembre 2006

- Jonathan LITTELL : Les Bienveillantes. Gallimard €25 septembre 2006.

- Michel-Antoine Burnier et Michel Contat : Sartre, Roman. Les premiers chapitres de ce livre sont un peu agaçants. Léger, décevant, images d'Epinal, et puis ... et puis on entre dans cette évocation sans prétention, enlevée, qui de raccourcis en raccourcis parvient à restituer une partie de l'ambiance d'une autre époque, passée à l'histoire puisque ses acteurs ne sont plus. (URSS et monde capitaliste domestiqué et colonial) Etre avec Sartre ou Aron ? Ou avec ni l'un, ni l'autre ? Là n'est pas le problème, Sartre avant d'être quoi que ce soit d'autre à été un grand acteur de son époque, cette évocation le rend parfaitement. Un livre à la portée de tous, de ceux qui, trop jeunes n'ont pas idée de ce monde de leurs parents, et de ceux parmi ces derniers, qui l'ont peut-être déjà trop vite oublié. Grasset. € 17,90  septembre 2006

- Richard Millet : Dévorations. Gallimard. €16,50 juin 2006

Que s'est-il passé depuis avril ? J'étais plongé dans l'ancien, les "nouveautés" seront restées dans l'ombre, peut-être est-ce mieux ainsi.

- Mario Vargas Llosa : La vie en mouvement. Il s'agit d'un livre d'entretiens suivis de trois textes, un de Semprun, un de Stéphane Michaud et un dernier de Albert Bensoussan qui a été traducteur de l'auteur. J'ai lu ou essayé de lire plusieurs livres de Vargas Llosa et, à chaque fois, j'ai été un peu déçu. C'est que le premier livre de lui que j'ai lu est La Guerre du bout du monde que je tiens pour un des très grands livres de notre époque, un livre qui, à lui seul, fait de son auteur un écrivain majeur et approfondir la connaissance d'un écrivain de l'importance de Vargas Llosa est une opportunité à ne pas manquer. Gallimard € 15 Avril 2006

Dans le même temps, Gallimard nous offre dans la collection Arcades la réédition de La vérité par le mensonge, une série de textes sur des oeuvres importantes qui s'échelonnent - les oeuvres - de 1902 à 1994, de Au coeur des ténèbres à Pereira prétend. Là encore ces textes d'un auteur aussi important sur des grands créateurs contemporains ou presque pour certains, sont d'un intérêt évident. Gallimard Arcades € 18 avril 2006

- Anonyme : Pourquoi Anonyme puisque je connais l'auteur et que ce qui m'a attiré dans ce livre c'est son titre, un beau titre, inhabituel ces temps ci et qui semblait promettre quelque chose de nouveau, nouveau aujourd'hui, comme une chose ancienne que l'on aurait retrouvée, la plupart du temps le nouveau n'est-ce pas cela ? Anonyme donc parce que je ne dirai ni le titre ni le nom de l'auteur. D'ailleurs ce n'est une nouveauté qu'en poche puisque ce livre en première édition est paru il y a ... quelques années. Le style est bref, il nous emporte sur un rythme pas trop rapide - il ne faut pas nous fatiguer - mais soutenu. A chaque phrase, il se passe quelque chose. On voit tout de suite que l'auteur n'a pas de temps à perdre. Dommage, car Nous, lecteurs, si, c'est même pour cela que nous lisons, pour qu'on nous fasse perdre du temps, le perdre agréablement et de façon enrichissante. Hors, après vingt pages, alors qu'ils s'est passé déjà de nombreuses choses, en quoi suis-je enrichi ? Ai-je ressenti une perspective de m'enrichir comme semblait le promettre le titre trompeur ? Evidemment, je sais que Machin a fait cela et cela, qu'il ne voulait pas faire cela, qu'il a ressenti fugitivement je suppose car rien n'indique qu'il ressente les choses autrement que fugitivement, tel ou tel sentiment assez simple, que nous rencontrons tous chaque jour, au moins dans les feuilletons télévisés à dix sous ! ( Nouveau concept ...) Machin vit en courant, il n'a pas le temps de ... vivre, disons le. Peut-être que l'auteur veut nous dire que Machin représente notre époque ! Franchement de ce Machin qui représenterait notre époque en courant, en ne ressentant que des sentiments frustres, sommaires, de ce Machin qui n'aurait pas le temps de vivre et qui voguerait dans un flot impalpable, invisible car il faut l'apporter, l'auteur ne nous en parle pas, nous ne sommes entrain de lire ni Orwell, ni Dos Passos, de ce Machin donc, je m'en, fous et rapidement je referme ce livre au beau titre que je tairais tout autant que le nom de l'auteur puisqu'ils ne sont qu'un auteur et une oeuvre parmi des centaines avec en plus, un beau titre. Tout cela pour dire que la plupart des livres qui paraissent et que j'ai le malheur d'ouvrir sont soit ni écrit ni à écrire, soit écrit de cette façon. C'est à un tel point que je me demande s'il n'y aurait pas, quelque part, une sorte d'horrible école à écrire, une Grande Ecole comme on dit maintenant, un machin comme cette abominable saloperie, l'ENA ou quelque chose comme cela qui pollue notre vie depuis un demi siècle, où l'on apprendrait à écrire sans écrire comme les autres apprennent à être intelligents en restant cons ! J'allais conclure : Pauvre littérature, mais elle en a déjà vu bien d'autres et il y a d'autres pays, d'autres langues, dans lesquelles on doit encore vraiment écrire ! Alors ? Espérons que quelques uns sachent encore traduire ! Avril 2006

- André Malraux : Carnets du Front Populaire. Des notes prises par André Malraux en 1935 et 1936 et destinées à être utilisées dans un ouvrage qui n'a jamais été écrit. Gallimard € 15 Mars 2006

- Boualem Sansal : Poste restante : Alger, lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes. L'Algérie, jamais encore indépendante, victime du hold-up permanent et des " constantes nationales " auxquelles il tord le cou. On se dit que chaque peuple est dans la même situation, plus ou moins heureux selon le cas, nos brigands sont là depuis 1974, ils parlent eux de système français pour nous faire passer pour des imbéciles, cela les rassure de penser qu'on l'est, ils veulent nous importer les Etats-Unis et Guantanamo ... Gallimard. €5,50 mars 2006

- Henri Thomas : Carnets inédits - 1947 - 1950 - 1951. Un cahier de la NRF pour ceux qui aiment cet écrivain rare et qui ont bien raison. Gallimard € 25. Février 2006

- Michel Onfray : Contre-histoire de la philosophie Tome 1 et 2 ( Les sagesses antiques et Le christianisme hédoniste ) Michel Onfray se propose d'écrire l'histoire des philosophes non dominantes. Quatre autres volumes à venir. Je ne suis pas philosophe, la philosophie telle qu'elle est délayée officiellement m'a toujours semblé une escroquerie, plus proche de la religion, voire de la superstition, que du rationalisme qui, seul, peut aider l'homme à penser sa vie et son monde. Les pédants qui se complaisent dans des langages ésotériques ne sont de toute évidence, comme tous leurs semblables d'autres disciplines, que des cuistres qui protègent ainsi leur fumisterie et leurs impostures. Michel Onfray, lui, parle un langage clair, il dit ce qu'il pense de la philosophie "officielle" et cela vaut la peine. Platon, ce vieux dévot malsain d'arrière sacristie québécoise qui compte les anges dans le ciel en prend pour son compte en passant. Ce que me dit Michel Onfray est proche de la représentation que je me faisais de l'évolution religieuse et de la naissance de la philosophie, l'évolution étant perturbée, quasiment stoppée, par cette monstruosité destructrice : le monothéisme. Une oeuvre qui me semble salutaire et pour ceux que la philosophie déclinée par les professionnels habituels écoeure.  Grasset € 20,90x2 Février 2006

Nous avons décidément de la chance cette année, la littérature nous procure beaucoup d'occasions d'économies. Sollers, Houellebecq et maintenant Bernard Henri Lévy qui nous donne un livre sur l'Amérique dont que nous n'avons aucune raison de ne pas laisser les rayons de librairies s'enorgueillir ! L'ennui, c'est qu'il va encore falloir se le farcir sur les plateaux de télévision, l'occasion d'en regarder d'autres peut-être !

- Gabriel Matzneff : Voici venir le fiancé. Roman à La table ronde. €19,-  Février 2006

- Marcel Jouhandeau : Chaminadour. Contes, nouvelles et récits. Edition complète du cycle sous la direction et préfacée par Richard Millet. Une excellente idée que de mettre à notre disposition en un volume l'intégral de ce qui concerne Chaminadour alias Gueret dans l'oeuvre de Jouhandeau. C'est fait dans la collection quarto, la pléiade du pauvre ... écrivain. Cela permet quand même d'insérer un petit album photo. Un plaisir de lecture, peut-être, pour les jeunes lecteurs, une occasion de découvrir un écrivain peu conventionnel. Cette parution a été saluée d'un article imbécile ( Stéphane Denis ) dans le Figaro où un énergumène nous informe de la caducité de Gide, Jouhandeau et Mauriac. Notre monde est plein de ces petits branleurs ( pour reprendre un mot de l'individu ) minables à qui le talent semble faire de l'ombre. Hier c'était un faiseur de bruit qui parlait avec condescendance du " père Brassens " qui gratouillait sa guitare. Ces gens nous feraient regretter d'être de ce temps si nous le confondions avec eux, heureusement ce temps c'est aussi le temps d'hier et ceux d'avant, de démodés et d'éternellement ringards, il n'y a qu'eux qui de tout temps passent à coté des choses sans les reconnaître. Gallimard, Quarto, €29,90 Février 2006

- Claude Simon : Oeuvres. Dans la pléiade, un choix de romans et quelques textes théoriques du dernier prix Nobel français. ( Le Vent, La route des Flandres, La palace, La chevelure de Bérénice, La bataille de Pharsale, Triptyque, Discours de Stockholm, Le jardin des plantes, Deux écrits sur le roman, Textes, plans et schémas ) Introduction d'Alistair B. Duncan, Chronologie. Gallimard, Pléiade, €62,50, €55,00 jusqu'au 30-4-2006. Janvier 2006

- Il paraît que Sollers publie un nouveau livre, enfin ... cinq cent pages, enfin ... de l'impression. C'est le moment de faire des économies ! Sur un plateau de télévision - consommation gratuite et à faible dose du Sollers : "- Houellebecq est un grand écrivain parce qu'il décrit remarquablement la misère sexuelle contemporaine (sic). Fait-on remarquer à Maître Sollers que misère sexuelle contemporaine c'est plutôt un peu con et assez dépourvu de sens, qu'il répond : " voyez Michel Houellebecq ". Digne du Larousse ! A quoi ça sert quand même d'être intellectuel ! La misère sexuelle, au fait, ne serait-ce pas des passages à vide pour ces Don Juan exhibitionnistes ?

- Cela s'appelle Dictionnaire égoïste de la littérature française, ce n'est pas vraiment un dictionnaire de la littérature française, si c'est égoïste c'est qu'égoïste signifie stupide, c'est un livre de grandes surfaces. Il suffira de lire à l'étalage, entre raie et jambon, l'article consacré à Gide pour comprendre la parfaite inutilité d'un tel livre. Abstention recommandée.

- Ramuz Charles Ferdinand : L'oeuvre romanesque du grand écrivain francophone suisse sera enfin facilement accessible au public français. Ramuz est un écrivain original qui a construit son oeuvre autour des humbles de terroirs à égale distance du réalisme et du romantisme de Giono dont il fut l'aîné et le contemporain. Une oeuvre pleine qui ne peut être réduite à cela et que l'on relira avec intérêt et plaisir. Romans, Pléiade, Gallimard, 2 vol, €100 jusqu'au 31/1/06, 120 ensuite - Octobre 2005

- Cossery Albert : Après avoir récemment réédité les romans individuellement, Joelle Losfeld nous donne l'oeuvre complète en deux petits volumes. On regrettera que cette initiative ne soit pas justifiée par un début d'édition critique ou quelques commentaires sur cet auteur majeur dont l'importance ne doit pas se définir à la minceur de l'oeuvre. Chacun de ces huit romans est un chef d'oeuvre et nous entraîne dans un monde fort, dans une réalité élémentaire dont on ne ressort pas indemne. A-t-on su rendre à cet immense écrivain d'origine égyptienne, qui vit depuis des années à Paris, l'hommage qu'il convient ? J'en doute ! La France est de moins en moins accueillante aux grands talents. Joelle Losfeld €22,50 x 2 Septembre 2005

- Ismaïl Kadaré : Un climat de folie, La Morgue et Jours de beuverie. Trois courts romans de ce très grand auteur d'un petit pays aux confins idéologiques de l'Europe. Ismaïl Kadaré, une fois de plus, nous parle de cette voix unique et nous subissons l'envoûtement d'histoires qui, bien que situées avec exactitude, semblent appartenir à tous les temps si ce n'est à d'autres mondes qui éveillent d'innombrables échos en nous. Il en est toujours ainsi avec ce magicien héritier de Homère et des vieux conteurs. Un petit livre qui fera beaucoup pardonner à un éditeur qui, cette saison, nage dans le ridicule franchouillard. Fayard €17 - août 2005

- Boualem Sansal : Harraga Au travers de sa confrontation avec une fausse " belle soeur ", une femme algérienne, médecin, porte un regard sur son parcours et sa situation. Un Sansal sobre, l'écriture sert le sujet et n'est pas seulement là pour l'effet. Gallimard € 16 - juillet 2005

- Richard Millet : Le goût des femmes laides Le goût des femmes laides, c'est d'abord un homme laid. Richard Millet nous promène dans le passé de son héros et dans ses relations avec les femmes, certaines belles. Un roman moins " difficile " que le précédent, le remarquable Ma vie parmi les ombres, mais dont l'intérêt nourrit le plaisir de lire. Une bonne occasion de faire connaître notre meilleur auteur à cette partie du grand public qui ne l'aurait pas encore découvert. Gallimard € 15,90 - Juillet 2005

- Richard Millet : Harcèlement littéraire, Entretiens avec Delphine Descaves et Thierry Cecille  Gallimard  €16,90 - avril 2005 

- Frédéric Mitterrand : L'auteur est un personnage peu banal qui nous réconcilie avec un nom assez tristement célèbre. Le livre n'est pas un de ces innombrables tas de papier issus d'une personne connue pour avoir présenté une émission merdique à la télévision, étranglé une grand-mère ou sodomisé une petite fille, à moins que ce ne soit les mémoires dénonciatrice de la petite fille devenue grande. Il est d'une écriture serrée. Les deux chapitres que j'en ai lu avant d'en parler, L'enfance, La méchante et la Gentille sont sobres et déroulés comme des éléments de roman sans impudeur et avec une grande sensibilité bien retenue. Robert Laffont - €20 - Mars 2005

- J.C. Rufin : La Salamandre. Gallimard € 17,50 Cette fois c'est bien ponctué, on va essayer de le lire. Gallimard, € 17,50 - mars 2005

- Voyage au bout de la nuit - critiques 1932 - 1935 Que l'on aime ou pas le Voyage, je ne l'aime pas, l'édition de soixante-dix articles de critique parus entre 1932, année de la parution et 1935 est une très bonne chose. Elle permettra entre autres de se rendre compte de l'accueil qui fut fait à ce livre que certains considèrent comme le plus important du XXème siècle. 10/18 - mars 2005

- Jean-Paul Sartre - Chez Gallimard le théâtre complet de Sartre en Pléiade, une occasion de relire un théâtre qui pourrait bien être le meilleur titre de Sartre à la postérité. € 57,50 jusqu'au 30/6/2005 - mars 2005

- Paul Nizan : Articles littéraires et politiques - 1923 - 1935 Il s'agit du premier de quatre volumes d'écrits de Nizan sur des questions d'actualité. Qu'on veuille suivre le parcours de Nizan ou qu'on considère ce recueil et les trois qui suivront comme des documents d'une époque proche et passionnante, cette édition d'écrits d'un homme qui est peu à peu devenu une des figures mythiques de l'avant guerre sera une source intéressante. Mais attention, que de lourdeurs doctrinales il faut avaler ! Nizan appartenait à la partie d'une génération qui ne pensait qu'au travers d'une grille de lecture du monde dite marxiste et en regard de l'utilité pour le parti dit " révolutionnaire ", en réalité le plus plat parti communiste qui ait été. On se croirait parfois chez les témoins de Jéhovah de feu le prolétariat ! La critique s'exerce ici en marge de l'intelligence. Des affirmations stupides - la littérature française est la plus lisse qu'il se puisse trouver -  que dément l'actualité littéraire, des critiques exemplaires de ce comportement de dévot comme celles de Malraux. Pour le Nizan que nous dévoile ce premier recueil, la littérature n'est que propagande, il ne fait pas la différence entre un écrivain et un publiciste, l'art est jaugé au gré de l'utilité pour un parti. Tout cela pue la vieillerie, c'est le chant moral des cagots remis à la vieille sauce nouvelle de Joseph. D'ailleurs, c'est édité chez Joseph K (Joseph pour qui vous savez, K pour absurde.) Donc seulement pour les amateurs d'histoire ou d'antiquité. € 30 - février 2005

- Deux volumes de correspondance de André Gide.

Le premier chez Gallimard, correspondance André Gide - Jacques Schiffrin ( le fondateur des éditions de la Pléiade, à l'origine de la célèbre collection ) Un tirage de cet ouvrage sous fac similé des couvertures des premiers livres de la pléiade a été destiné aux membres du Cercle de la Pléiade. février 2005

Le second aux Presses Universitaires de Lyon déjà éditeurs de plusieurs correspondances de Gide. Correspondance André Gide - Edmond Jaloux. Cet ouvrage constitue le Cahier annuel de l'AAAG. décembre 2004

- Louis Calaferte : Circonstances, Carnets XI, 1989. Un nouveau volume des carnets de cet auteur peu ordinaire, mort en 1994. L'Arpenteur, € 20 janvier 2005.

- Michel Onfray : Traité d'athéologie.  Je n'ai lu que quelques pages de ce livre et le fait figurer ici en raison des raisons de l'auteur. A une époque dont Michel Onfray dit qu'elle serait bien celle du " retour de Dieu ", j'ajouterais d'un Dieu mis au service des racketteurs de l'humanité, il est effectivement urgent de militer pour un athéisme construit et raisonnable. Grasset € 18,50 février-2005

- Eric F.Fajardie : La tour des demoiselles.   JC.Lattès  € 19 Janvier-2005 

- André Rossel-Kirchen : Céline et le grand mensonge Mille et une nuits € 12 Ocotbre-2004 

- John Kenneth Galbraith : Les mensonges de l'économie. La parole d'un homme qui sait de quoi il parle et qu'on n'a plus à présenter. Le propos de ce petit livre est indiqué en quatrième de couverture et est assez éloquent pour se passer de commentaires : " Cet essai se propose de montrer comment en fonction des pressions financières et politiques ou des modes du moment, les systèmes économiques et politiques cultivent leur propre version de la vérité. Une version qui n'entretient aucune relation nécessaire avec le réel. " Grasset € 9 ( 10-2204 )

- Marcel Proust : Choix de lettres.    Une remarquable édition d'un consistant choix de lettres de Marcel Proust. Il s'agit d'un choix fait dans l'édition en 21 volumes dite de Kolb, difficile et à manier et à se procurer. Elle est accompagnée bien entendu d'un index et d'un ensemble de notes bibliographiques des correspondants. Par l'importance de son oeuvre Marcel Proust reste au coeur de la littérature du XXème siècle tout comme Gide. Plon €35 ( 9-2004 ). Saluons les éditeurs qui mettent ce volume à disposition du public à un prix remarquable.

- Roger Fraenkel : Joffre, l'âne qui commandait des lions. Editions Italiques ( 2004 )

 

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Mise à jour le 11 novembre 2007