MARCEL AYME BIBLIOGRAPHIE

- Publication des trois volumes des oeuvres romanesques complètes dans la bibliothèque de la Pléiade en 1989, 1998, 2001 Edition présentée, établie et annotée par Michel Lécureur.

- Publication du Théâtre complet en 1 beau volume relié chez Gallimard en 2002

Sur Marcel Aymé

- Robert Georges Marcel Aymé, cet inconnu - Défense de l'esprit - 1955

- Jean Cathelin Marcel Aymé - Nlles Editions Debresse - 1958

- Robert Georges et André Lioret Marcel Aymé insolite - La revue indépendante - 1958

- Pol Vandromme Aymé - bibliothèque idéale ( Gallimard ) 1960

- Jean-Louis Dumont Marcel Aymé et le merveilleux - Nouvelles éditions Debresse - 1970

- Le Magazine Littéraire Marcel Aymé - N° 124 mai 1977

- Cahiers dolois n° 4 Autour de Marcel Aymé - 1980

- Michel Lecureur La Comédie humaine de Marcel Aymé - La manufacture - 1985

- Jean-Claude Veniel L'oeuvre de Marcel Aymé de la quête du père au triomphe de l'écrivain - Aux amateurs de livres - 1990

- Ebbé Spang-Hanssen La docte ignorance de Marcel Aymé - 1998

- Marie-France Briselance Marcel Aymé ou l'infernale complexité - 2000

- Michel Lecureur Album pléiade - Gallimard - 2001

Les cahiers Marcel Aymé ( Publication de la Société des amis de Marcel Aymé )

Cahier n° 1 - 1982 - Textes retrouvés ou inédits, Etudes, Autour de Marcel Aymé

Cahier n° 2 - 1983 - Mêmes rubriques sur le thème : L'étrange, le merveilleux et le fantastique.

Cahier n° 3 - 1984 - L'étrange, le merveilleux et le fantastique et autres sujets.

Cahier n° 4 - 1985 - Le Théâtre - diverses pièces inédites.

Cahier n° 5 - 1987- Le Théâtre II - Patron, comédie en 10 tableaux

Cahier n° 6 - 1988 - Marcel Aymé journaliste 1 - articles parus avant la guerre

Cahier n° 7 - 1990 - Marcel Aymé journaliste 2 - articles parus avant la guerre suite.

Cahier n° 8 - 1991 - Marcel Aymé journaliste 3 - articles parus avant la guerre et pendant l'occupation

Cahier n° 9 - 1992 - Marcel Aymé journaliste 4 - articles parus après la guerre - 1945 - 1951

Cahier n° 10 - 1993 - Marcel Aymé journaliste 5 - articles parus après la guerre - 1951 - 1956

Cahier n° 11 - 1994 - Marcel Aymé journaliste 6 - articles parus après la guerre - 1957 - 1960

Cahier n° 12 - 1996 - Marcel Aymé journaliste 7 - articles parus après la guerre - 1960 - 1967

Cahiers n° 13 - 14 - 1997 - Inédits, préfaces et correspondance

Cahier n° 15 - 1998 - Le Théâtre III - Le météore, comédie de Friedrich Durrenmatt adaptée par Marcel Aymé

MARCEL AYME ET CELINE

Marcel Aymé a été l'ami de Céline, un ami fidèle que l'antisémitisme de Céline et ses excès divers n'ont pas rebuté tout simplement parce qu'il a compris et, me semble-t-il, fort bien compris l'homme. Je dois reconnaître que je n'ai jamais lu un texte aussi intelligent concernant Céline que l'article de Marcel Aymé, " Sur une légende ", qui figure dans le cahier de l'Herne consacré à Céline. Deux choses entre autres me paraissent essentielles dans ce texte. La première c'est l'origine de l'antisémitisme de Céline selon Marcel Aymé : le milieu de ses parents. Je n'ai connu que bien tardivement le milieu concerné puisque dans les années cinquante et soixante, alors que ces salauds de petits commerçants, la vraie racaille française, étaient on ne peut plus prudents, les exploits de Pierre Poujade ne leur ayant pas permis de vraiment redresser leurs sales têtes de franchouillards tricheurs, fraudeurs, voleurs, bornés, haineux et envieux et qu'ils digéraient encore en catimini les bénéfices d'affameurs du marché-noir. Mais la lecture des textes antisémites de Céline m'a ramené dans ces boutiques de merde où ils éructaient contre les juifs, les ouvriers - tous des fainéants - les familles nombreuses, du commerce desquelles ils vivaient - qui ne font des enfants que pour les allocs ... sans parler des francs-maçons que ces crétins, persuadés qu'ils étaient espionnés et y sentant quand même un parfum de notables, n'évoquaient qu'à mi-voix. Ces gens, si gentils qu'ils aient pu être - " autrement " - par ailleurs - me donnaient déjà envie de gerber ... parce que j'étais fils de famille nombreuse, d'un ouvrier beaucoup plus intelligent que tous ces cerveaux ramollis, et qui se tuait au travail, parce que je m'assimilais déjà sans le savoir à ce peuple juif que l'on avait massacré et que je ressentais dans ma chair ce massacre dont cette lie de la terre semblait ne même pas se souvenir pour revenir bien tranquillement à ses mesquines haines, ni de ce qu'elle avait avec ses sales préjugés - les seules choses que cette classe trop stupide même pour être religieuse, avait retenu du christianisme - contribué à le permettre. Marcel Aymé, rural d'origine, n'avait peut-être pas de ces souvenirs qui interdisent toute acceptation et peut-être suis-je dans mes haines à l'endroit des crétins qui m'attaquent pour ce dont je ne suis pas responsable, aussi dur que ... Céline tel que nous le dépeint Marcel Aymé. La seconde chose intéressante et qui me semble évidente, c'est que Céline n'est pas Bardamu, contrairement à ce qu'ont pu croire des armées de crétins anarchisants peu clairvoyants. Céline, comme Drieu, est un enfant de cette France revancharde qui voulait reprendre l'Alsace et la Lorraine. On ne peut pas comprendre Céline sans comprendre cela, pas plus que Drieu d'ailleurs. L'apologie du Voyage par ceux qui croient voir en Céline le pourfendeur définitif des guerres et de la sottise humaine, me fait rire, la vérité était plus complexe, de même que Céline n'est pas, il s'en faut de beaucoup, un défenseur des ouvriers victimes de la grande industrie ni des indigènes victimes du colonialisme - pour lui, il le dit explicitement dans les pamphlets, ces gens sont une sous-humanité. Marcel Aymé a été l'ami de Céline, il lui est resté fidèle parce qu'il l'a compris et que ses défauts, expliqués à ses yeux, ceux d'un ami, pour lui, n'entachaient pas cette amitié. Cela ne me gêne pas et je le comprends très bien. Peut-être, aujourd'hui, est-il, hélas, obligatoire de le dire avant de parler de Marcel Aymé, quand on rejette Céline par ailleurs comme je le fais. D'ailleurs, rien ne dit que ne changeant pas d'un pouce d'avis concernant Céline, je ne l'aurais pas défendu si j'avais eu à prendre parti en 1945, face à la chasse aux sorcières menée par Aragon et sa clique stalinienne du pseudo parti des fusillés qui fut quand même aussi celui du collabo Duclos et de quelques autres et qui ne manqua pas d'exclure après la guerre ceux qui avaient résisté "trop tôt".

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