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LES ŒUVRES : Leurs oeuvres

 

SUR ANATOLE FRANCE

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J'ai regroupé ici des études sur Anatole France et des Propos et Souvenirs publiés par des contemporains. Cette liste ne reprend certainement qu'une faible partie des ouvrages consacrés à celui qui fut un Maître reconnu et admiré et qui reste un écrivain majeur.

 

Citons d'abord les études d'une contemporaine, grande spécialiste d'Anatole France, qui a établi l'édition pléiade : Marie-Claire Bancquart :                                                                            

- Anatole France Polémiste    1963                                       

- Anatole France, Un Sceptique Passionné    1984

- Anatole France    1994

Ensuite les souvenirs, propos rapportés et témoignages (je ne cite ici que les livres que j'ai pu me procurer) :

- Paul Gsell : Les Matinées de la Villa Saïd    1921 (Publié du vivant d'A.F.)

- Jean-Jacques Brousson *: Anatole France en Pantoufles    1924

- Jacques Roujon : La Vie et les Opinions d'Anatole France    1925

- Nicolas Segur : Conversations avec Anatole France    1925

- Jos L.Dirick : Franciana Opinions - Anecdotes - Pensées de Monsieur Anatole France    1925

- Michel Corday : Anatole France d'après ses Confidences et ses Souvenirs    1927

- Nicolas Ségur : Dernières conversations avec Anatole France - Fasquelle   1927

- Sandor Kemeri : Promenades d'Anatole France - Calmann-Lévy   1927

- Jean-Jacques Brousson *: Itininéraire de Paris à Buenos-Ayres Anatole France en Bateau    1928  Il convient de se défier particulièrement de ce témoignage de J.J.Brousson, affabulateur plus ou moins aigri, qui se venge d'avoir été remercié par Anatole France On lira à ce sujet le témoignage, trop révérencieux peut-être, mais certainement beaucoup plus juste de Pierre Calmettes.

- Nicolas Ségur : Anatole France Anecdotique    1929

- Jacques de Lacretelle : A la Rencontre de France suivi de Anatole France vu par un Américain par Edward Wassermann    1930

- Léon Carias (Préface de Paul Aveline) : Les carnets Intimes d'Anatole France     1946

- Marcel Le Goff : Anatole France à la Béchellerie Propos et Souvenirs - Nouvelle Edition    1947

- Claude Aveline : Anatole France 1948   Claude Aveline a connu Anatole France qui fut un de ses maîtres et il en parle très intelligemment, faisant en particulier ressortir la constance chez un écrivain qui a parfois semblé le contraire et l'unité réelle de l'oeuvre.

- Anatole France à l'Académie Française (lettres inédites) 1975 - 1979

- Claude Aveline : Anatole France, Le Vivant (fragment de mémoires 1919 - 1924) 1987

 

Autres Etudes et Essais

- M. Lahy Hollebecque : Anatole France et la Femme (Sans date de parution)

- Le Père Maumus : L'Eglise vengée, réponse à la brochure L'Eglise et la République - Plon   1905

- Raphael Cor : Monsieur Anatole France et la Pensée Contemporaine    1909

 - G. Michaut : Anatole France - Etude psychologique   1913

- Georges-Armand Masson : Anatole France Son Oeuvre    1923

- Henri Massis : Jugements (I) Renan - France - Barrès    1923

- Charles Maurras : Anatole France Politique et Poète (A propos d'un Jubilé)    1924

- Albert Bédé et Jean Le Bail : Anatole France vu par la critique d'aujourd'hui   1925

- Georges Girard : La Jeunesse d'Anatole France 1844-1876    1925

- René Johannet : Anatole France est-il un grand écrivain?   1925 Ce petit ouvrage, très peu documenté et très flou derrière les affirmations péremptoires, s'applique à démontrer que Anatole France n'est pas un grand écrivain, les maîtres de l'auteur semblent être Bourget et Barrès ou même Loti, au sujet desquels il prévoit la grande consécration posthume et c'est encore pire en poésie; on voit qu'il a beaucoup de lucidité. Je ne sais qui il était, sur Internet son nom est associé à des courants de pensée assez glauques, pour lui être socialiste est d'ailleurs une condamnation sans appel qui n'a besoin d'aucune autre précision ou explication. Le bonhomme appelait de ses voeux un "dictateur bourgeois". Néanmoins le petit opuscule sur Anatole France reste représentatif de ce que la connerie militante de droite déversa en son temps sur notre auteur avec de notables exceptions cependant dont Charles Maurras.

- Jeanne Maurice Pouquet : Le Salon de Madame Arman de Caillavet    1926

- Georges Huard : Anatole France et le quai Malaquais 1926

- Gabriel des Hons : Anatole France et Jean Racine ou la Clé de l'Art Francien (Préface de Charles Maurras)    1927

- Claude Aveline : Sur l'Alfred de Vigny d'Anatole France - Aux dépens d'un amateur    1928

- Pierre Calmettes : La Grande Passion d'Anatole France    1929

- Alvida Ahlstrom : Le Moyen Age dans l'Oeuvre d'Anatole France    1930

- Livres Manuscrits Dessins provenant de la Bibliothèque de Madame Arman de Caillavet (Catalogue de la vente de ... préfacé d'une lettre de Charles Maurras)    1932

- Félix Boilot : L'humour d'Anatole France - PUF    1933

- Ernest Seillère : La Jeunesse d'Anatole France    1934                       

- Ernest Seillère : Anatole France, Critique de son Temps    1934

- Victor Giraud : Anatole France    1935

- Charles Braibant : Le secret d'Anatole France du boulangisme à Panama 1935

- Léon Carias : Armand de Pontmartin et Anatole France 1941

- Maurice Jusselin : Aïeux et Parents Beaucerons d'Anatole France    1944

- Jacques Suffel : Anatole France    1946

- Collectif : Le livre d'or du centenaire de Anatole France - 1844 - 1944 - Calmann-Lévy   1949

- Henri Mondor : L'affaire du Parnasse - Stéphane Mallarmé et Anatole France - Fragrance - 1951

Henri Mondor, grand admirateur de Mallarmé, grand versificateur ésotérique, est de ceux qui poursuivent Anatole France pour crime de lèse - idole, c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce petit livre. L'à priori, évidemment, c'est que Stéphane est le plus grand poète français et que " l'Affaire du Parnasse " est une affaire d'une grande gravité. Il se trouve qu'Anatole France dans un premier temps ne comprenait ou affectait de ne rien comprendre à Mallarmé. Comment le lui reprocherait-on ? La poésie est-elle l'art du double voire du triple sens ? Par moment, Mondor montre le bout de son nez de grand bourgeois : France n'est pas de bon goût puisqu'il a été jusqu'à se commettre avec des ... socialistes ! On croirait entendre les dames patronnesses qu'haïssait Brel ! Au final, un livre qu'on pourra ignorer sans grand dommage ! " Plus tard " Anatole France revint à de meilleurs sentiments vis à vis de Mallarmé, est-ce à dire qu'il essayait de le comprendre et n'est-ce pas à ce moment qu'il a été léger ?

- André Vandegans : Anatole France, les années de formation 1954

- Jean Levaillant : Essai sur l'Evolution Intellectuelle d'Anatole France    1965

- Actes du Colloque pour le cent cinquantième anniversaire de la mort d'Anatole France    1994

- Disponible sur la Toile la thèse de Boris FOUCAUD : http://mapage.noos.fr/borisfoucaud/afrance/index.htm

 - Guillaume Métayer Anatole France et le Nationalisme littéraire Scepticisme et tradition (Editions le félin - 2011 )        

La thèse de Guillaume Métayer est que l'accueil réservé à l'œuvre d'Anatole France par le "nationalisme littéraire" a desservi cette œuvre auprès du public après la mort de l'auteur. Cette thèse se fonde effectivement sur au moins deux ambiguïtés. La première au cœur de l'œuvre elle même, classique par la forme, sceptique par la pensée, plus que dubitative devant la Révolution française et ses hommes, doutant sérieusement du progrès, est- qu'elle peut apparaître comme très éloignée de la modernité à laquelle prétendent certains courants littéraires du XXème siècle et même de certains contemporains d'Anatole France. La seconde qui fonde la thèse est l'accueil souvent très favorable réservé à Anatole France par la droite nationaliste littéraire, plus particulièrement par Maurras et Barrès, mais par d'autres également. Je commence à peine la lecture de ce livre que je viens de me procurer, mais il me semble aller au cœur d'une véritable problématique de l'auteur. Je reviendrai donc dessus, je donne, avec l'accord de l'éditeur, deux pages du début de cet ouvrage qui me semblent très intéressantes :

" Les nationalistes français ont admiré dans l'œuvre d'Anatole France une langue et un style qui leur ont donné l'impression que la France qu'ils aimaient se survivait et même refleurissait dans un écrivain de leur temps. Cette survivance classique, France en mesurait lui-même la paradoxale originalité dans son siècle d'expérimentations politiques et littéraires, et il savait la mettre en scène. Il l'a présentait comme un péché véniel, avec un mélange savant de fausses hontes et de complaisance. Rusant avec la sensibilité individualiste héritée du romantisme, il excellait à présenter ses options classiques avec tous les charmes de l'authenticité d'une nostalgie personnelle. Il comprenait que le retour en arrière ne pouvait plus être présenté que comme une idiosyncrasie, et il semblait laisser à son lecteur le soin de faire la moitié de l'ouvrage et d'universaliser lui-même cette attitude apparemment toute personnelle.

Anatole France exprime un goût singulier pour le passé et un sens rare de la continuité historique et littéraire de la Nation. Le lecteur actuel se le représente volontiers comme un "père fondateur de la République" parmi d'autres, partageant toutes les croyances et tous les préjugés "humanistes" de son temps (1). Il offre en réalité un profil singulier, plus complexe, qui n'est pas sans rapport avec ces "antimodernes" qu'Antoine Compagnon définit comme des esprits "en délicatesse" avec la modernité (2). France porte deux traits de cet "antimodernisme" : le pessimisme anthropologique provoqué par la mort du Dieu anthropomorphique et une défiance profonde vis-à-vis de la Révolution. On y ajoutera une forme biologique  de réactivation du péché originel par le biais de l'idée darwinienne de lutte "pour la vie", qui sous-tend certaines théories que France confie à l'un des porte-parole les plus fameux de ses romans, le Professeur Bergeret : "Vivre, c'est détruire. Agir, c'est nuire (3)."

Contrairement à l'image d'Epinal d'un Père Fondateur sans "tremblement", la réception favorable de son œuvre par les "antimodernes" nationalistes révèle la complexité d'une pensée qui échappe aux clichés rétrospectifs de la banalité républicaine. La conception francienne du passé et de la Révolution française témoigne de cette profondeur insoupçonnée. "

1) Roland Barthes note que "l'alliance d'un style et d'une humanité (Anatole France, par exemple) ne suffit peut-être pas pour fonder la littérature." Mythologies, "La critique Ni-Ni, in Œuvres complètes, vol I Paris, Seuil, 2002, p 784.

2) Voir Antoine Compagnon, Les Antimodernes, Gallimard, Paris, 2005, p 8

3) Le Mannequin d'osier, ch XII, Œuvres Complètes II p 968

Guillaume Métayer : Anatole France et le Nationalisme littéraire Scepticisme et tradition pp 27-28

http://www.editionsdufelin.com/ 

Bien documentée et fruit d'une analyse serrée, l'étude de Guillaume Métayer, même si nous ne pensons pas que la vision que le Nationalisme de la charnière des XIX et XXème siècle a eu d'Anatole France ait quoi que ce soit à voir avec sa réception aujourd'hui par une gauche qui est tout sauf une gauche, demeure passionnante puisqu'elle nous porte au cœur de ce qui pourrait apparaître comme une contradiction de ce dernier et qu'elle explore ce paradoxe : l'empathie pour Anatole France des Maurras, Barrès entrainant les leurs. Guillaume Métayer après avoir longuement examiné les raisons de cette attitude reprend ce qui sépare irrémédiablement l'auteur des nationalistes qui pour partie, le sépare également des révolutionnaires quelle que soit leur origine et leur orientation. Le scepticisme de France, très moderne, le porte au doute ; quand il se double d'un refus constant des idées désincarnées, il ne reste que l'intérêt pour l'homme, animal souffrant mais aussi jouissant. L'ironie voltairienne de France n'épargne aucune croyance, le classicisme réactualisé se dresse face au romantisme moribond mais aussi face au symbolisme confus. Une petite querelle faite à Marie-Claire Bancquart au sujet du terme "passionné" est peut-être injuste si l'on veut bien admettre que France, à la réputation de dilettante et de paresseux, a toujours été "furieusement" sceptique et qu'il a été passionné dans ses luttes même quand il ne l'était pas dans les croyances. Il a d'ailleurs vécu l'illusion et la déception qui en est naturellement la fille avec la faillite du "parti dreyfusard". L'action peut emporter les plus sceptiques. Etre sceptique ne l'a d'ailleurs pas exonéré de subir l'influence d'une époque difficile pour la France entre deux guerres dont la première était une cinglante défaite suivie d'une révolution sanglante, France ayant fait retomber l'horreur de cette révolution sur les victimes plutôt que sur les bourreaux, tout comme l'immense majorité des écrivains et intellectuels de cette époque. Si j'avais aujourd'hui à dire ce qui dessert Anatole France je donnerais la préférence à ce scepticisme, nous vivons une époque de croyances ces dernières, le plus souvent virtuelles, étant destinées à masquer aux yeux du public les courses au pouvoir effrénées de minorités abusives tentant de contrôler un pouvoir qui leur échappe. Nous vivons dans la croyance généralisée qui se substitue aux véritables analyses, les religieux ont été rejoint par les scientistes des sciences humaines, par les techniciens de tout poils qui acceptent des masses invraisemblables de données pour ce qu'on les leur donne être et qui sont pour l'immense majorité, incapables de remettre en cause le système. Le nez dans le guidon, nos modernes répètent sans examen les stupidités que déversent sur leurs têtes des médias et des systèmes tout faits le plus souvent dépourvus de fondements. La lecture de France  peut dans ce contexte devenir un antidote puissant.

Guillaume Métayer relève que Anatole France n'a pas attendu l'affaire Dreyfus - contrairement à ce que j'indique quelque part sur ces pages - pour évoluer sur son appréciation de Zola ce que prouvent les chroniques consacrées à l'Argent et à la Débacle, toutes deux antérieures à l'Affaire.

Il utilise rapidement le mot "anarchisme" pour qualifier France, ce que j'approuve totalement.

Libres divagations en lisant :

Je veux voir une preuve de l'actualité de France dans les réflexions faites au fil de la lecture de cette étude ou des retours vers l'oeuvre du Maître qu'elle occasionne.

Ce livre appelle des réflexions qui mènent bien au-delà d'Anatole France en bien des points. La droite et la gauche sont des concepts fluctuants qui ne résistent pas aux faits. Aujourd'hui, il ne reste quasiment rien de la gauche francienne, et dans son immense majorité, en Europe, elle a contribué, applaudi, à l'instauration du chaos économique mondial, antichambre d'un immense transfert de biens, de capitaux et de savoir faire, outil de travail, propriété intellectuelle, au profit de pays au pouvoir d'achat bas voire esclavagistes. La gauche pas plus que la droite authentique n'a pas su résister à l'empire de l'argent qui préside à ce mouvement sans même avoir conscience de ce qu'il fait et met en oeuvre dans un souci cupide de profit à très court terme et qui est le domaine de la cupidité et de la ruine. Le clivage des valeurs n'est pas toujours évident entre gauches et droites qui pour certaines communient dans les mêmes rejets, il n'y a souvent entre les deux groupes que différence de priorités. En matière d'horreurs, elles ont l'une et l'autre sous diverses formes accouché de monstruosités indéfendables qu'il n'est pas nécessaire de nommer dont les brouillons étaient déjà écrits à la mort d'Anatole France. En matière de trahison, elles sont aujourd'hui presque à égalité, l'une ne raccrochant que par hasard, de façon machinale, les valeurs de son camp - la droite, l'autre n'utilisant les siennes, alibis, qu'à des fins de propagande. Le scepticisme n'est pas plus de droite que de gauche, selon les époques et les mirages à la mode, il semble pencher d'un coté ou de l'autre, en réalité il est refus de la passion, lucidité, intelligence subversive, doute nécessaire et ne peut-être tempéré que par la sagesse et la générosité, il appelle la jouissance mesurée et, souvent, la réserve. Je n'a jamais autant ri que ce soir de 1981, à la Bastille, dans la voiture d'une amie prostituée et d'une de ses amies avec lesquelles je venais de diner, en regardant danser et crier, exulter sous la pluie battante, des hordes de jeunes crétins descendus des banlieues. Ils me voyaient rire, me pensaient heureux et des leurs, je ne faisais que pleurer sur leur immense déception  à venir. Nous fîmes bien l'amour ce soir de fête de l'illusion qui trouva un pâle et ridicule écho vingt-six ans plus tard, dans les cent mille colombes d'une idiote décervelée au service d'un escroc. Il n'y a de fête politique que de dupes et la seule victoire possible est bien de faire revenir un homme du bagne - officier ou ouvrier -; Anatole France l'a fait contre une droite stupide de nationalistes qui portaient un traître en triomphe, et ,dans les rangs de laquelle se trouvaient nombre de ses amis, en d'autres temps il aurait pu le faire contre une gauche pas beaucoup plus intelligente, mais les derniers chapitres de l'Ile des Pingouins, sont d'un prophétisme lucide, hélas, il ne s'est pas trompé.

Guillaume Métayer examine tous les thèmes qui peuvent contribuer à situer Anatole France. Je passe sur l'antisémitisme, il faudrait être bien ignorant de l'époque et l'oeuvre francienne pour tenir une telle accusation. Au sujet du nationalisme et du sentiment antiparlementaire de France, voire de sympathies boulangistes, il traite objectivement des ambiguïtés autant que des évolutions. Le rapport de France au christianisme tel que définit par les chrétiens est sans ambiguïté, il a nourrit à son égard une haine sans pareille sauf Voltaire. Anatole France a eu le goût de tourner et de retourner les idées de ses interlocuteurs chrétiens. Que l'on se souvienne de son successeur : Gide, le plus religieux des athées dans tous les sens du mot puisqu'il fut chrétien, puis, selon Julien Green, athée militant, tentant de convertir ce dernier à ses idées, tout comme un chrétien le ferait pour sa religion. On trouve chez Gide le même goût de remâcher les idées des autres, de se les approprier pour mieux les pénétrer. Il nous faut pour bien apprécier tout cela sérieusement remonter le temps mais dans la guerre de religion que l'Eglise catholique crut pouvoir mener contre la République à l'occasion d'une simple erreur de bureaucrates malhonnêtes sur fond d'antisémitisme, - l'Affaire Dreyfus - donna à France l'occasion de se situer selon son oeuvre et sa pensée profonde. Il conviendrait peut-être de distinguer chez lui le rapport aux hommes du rapport aux idées, tout comme chez le Stendhal de Lucien Leuwen.

" La suspension du jugement se développe sans cesse sous la forme d'une traversée sceptique, ironique et esthétique des siècles passés. France tire de ce jeu de masques et d'indentifications aux figures du passé un plaisir intellectuel distancié, qui lui permet de vivre jusqu'à la limité la tentation d'épouser les formes les plus étrangères à ses opinions, une manière de penser hors de soi et contre soi grâce au "sens historique" qui fait ses délices en enrichissant ses idées et son style. " p 148.

 

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